Son action
Au fil des ans, de 1992 à à 2009, Albeiro a construit trois centres de vie, et les a fait fonctionner… Ce faisant, il a reconstruit… la Vie ! Ce faisant, par ses méthodes, par ce don qui est le sien d’imaginer et aussitôt mettre en oeuvre, par cette énergie qui est sienne, le petit enfant de la Télé aujourd’hui devenu grand, a réalisé de véritables miracles.
A ce jour, Albeiro Vargas a entrepris « une autre étape » de son oeuvre: la construction d’une maison de retraite « modèle », dont l’exemple pourrait servir en toute partie du monde; et le partage de son expérience, de ses méthodes, de sa vocation, au service d’autres établissements qui, eux aussi, essaient de faire le maximum… avec rien. En 2011, Albeiro Vargas a charge « morale » de près de 3500 abuelitos de la région de Bucaramanga, capitale du Santander, en Colombie.
Ceux qui ont vécu chacun de ses pas, peuvent témoigner de ses réalisations, mais ne peuvent « que supposer » les peines, les peurs et le poids de la responsabilité, qui ont assailli ce jeune garçon, à l’âge où tout enfant ne songe qu’à jouer…
Voyez ici son action, ces réalisations, au fil des ans. A notre modeste dimension, nous l’avons aidé.
« Tels sont les rêves qu’il a faits réalité »:
« LA CASA DE LOS RECUERDOS » (1992)
« La Maison des souvenirs »
Depuis 1992, Albeiro Vargas, aidé par ses amis de France, a multiplié les efforts et les prouesses, provoqué des miracles, renversé des montagnes d’incrédulité et de laxisme.
Son objectif permanent étant « le mieux-être » de ses abuelitos, Albeiro utilisa les premiers dons Français en l’achat et la réhabilitation, en deux étapes (1993 et 1995) d’une maison, solide et bien située dans le quartier, qu’il transforma en centre d’accueil « de jour », où les petits vieux, valides, venaient passer la journée, tandis que les petits anges-gardiens montaient dans les quartiers, porter aux paralysés et aux malades, des repas et leur tendresse.
Cette maison fut baptisée « La Casa de los Recuerdos », allusion aux « souvenirs » qui font aussi l’Histoire d’une Nation.
Au début, une cinquantaine d’abuelitos venaient tous les jours. Mais très rapidement, leur nombre grandit, au point que près de cent personnes se donnèrent bientôt rendez-vous, pour les repas et les activités quotidiennes qu’Albeiro mettait en place avec beaucoup d’imagination… et peu de moyens.
Hélas, en 1997 la situation changea dans le quartier, décidant d’un autre destin, pour une maison qui, elle aussi, devint « un souvenir »…
LE PREMIER « COIN DE FRANCE » (1994)
Aux côtés des Abuelitos « valides », qui pouvaient se déplacer chaque jour à la « Casa de los Recuerdos », Albeiro s’occupait également de petits vieux qui erraient, seuls, dans les rues, où se retrouvaient « prisonniers » de quelque mauvaise bicoque en carton, sans la moindre protection, sans la moindre visite. Bien sûr, il allait les visiter, régulièrement, et les petits anges-gardiens leur apportaient, chaque jour, un peu de nourriture et beaucoup de tendresse. Mais c’était bien insuffisant, et Albeiro souhaitait un véritable « foyer de vie », où il pourrait héberger et prendre totalement en charge, ceux « qui n’avaient plus rien ». Il s’en ouvrit à ses amis Français de l’association Bayonnaise, dont le président était conseiller d’orientation à la MisionLocale de Bayonne, en charge de l’insertion sociale et professionnelle des jeunes 16-25 ans, en grosses difficultés.
Un projet se monta aussitôt : « Des bras pour Albeiro Vargas ! ».
L’objectif, ambitieux, était d’organiser « un chantier-Bâtiment » en Colombie : Douze jeunes français, encadrés de formateurs, partiraient en Colombie, pour construire, en compagnie de douze jeunes Colombiens, « le Rincon de Francia », le Coin de France.
Ce fut une longue quête, pour trouver les financements, pour convaincre les scepticismes, mais, de Janvier à Mars 1994, le projet se réalisa, chapeauté par « la Mission Locale Avenir Jeunes » de Bayonne, avec l’aide importante de plusieurs partenaires, dont l’AFPA Français, le SENA Colombien et les « Clubs des Lions », de Bucaramanga et de Bayonne.
Le « Coin de France » fut totalement terminé en fin 1995, grâce aux efforts d’Albeiro et aux aides financières de l’Association Française. En 1996, il abritait une trentaine d’abuelitos… heureux.
Cependant, le destin, là-aussi, eut son mot à dire…
De 1992 à 1998 : « DES TONNES D’IMAGINATION ! »
Construire deux centres de vie, certes… Mais justement, il fallait les faire vivre. Et c’est là qu’avec très peu de moyens (essentiellement venus de France), un peu de malice et une énergie quotidienne, un rayonnement permanent que l’on aura du mal à expliquer, le jeune Albeiro Vargas apportera chaque jour nourriture, soins, animation et « bien-être » à près de cent abuelitos du quartier, multipliant les actions de toutes sortes, pour gagner les confiances et obtenir des aides, financières ou « en nature », en faveur de ses protégés. Depuis 1992, Albeiro Vargas n’est jamais resté « assis, à tendre la main… ou à quémander ». Et du côté de la France, rien, jamais, ne lui a été promis, à part… « de faire le maximum ! ».
Dès le premier jour, en vrai « chef bâtisseur », Albeiro Vargas mit en œuvre son action auprès de ceux auxquels il avait voué sa vie, depuis l’âge de six ans. A quinze ans, Albeiro était « directeur » de deux maisons de vie, avec à charge cent petits vieux, une douzaine de gamins, et quatre employés pour l’aider…
Durant tout ce temps, plusieurs mots-clefs et « concepts » furent loi : « Propreté et Dignité » ; « Activité permanente » et « Quête permanente »… Multipliant ses interventions, tant à l’intérieur de ses structures, qu’à l’extérieur, le jeune connut un quotidien que peu de professionnels auraient supporté. Pourtant, sûr de sa vocation, guidé par quelque bonne étoile, le jeune Albeiro Vargas ne se départit jamais de cette foi, de cette énergie souriante qui finissaient par convaincre tout le monde.
« La foi qui renverse les montagnes ! » A Bucaramanga, on le constata bien souvent. Et cela continue aujourd’hui…
1993/99 : LES ABUELITOS… MAIS AUSSI LES ENFANTS !
On se souvient de l’histoire des premiers « Angeles custodios », ces gamins qui aidaient Albeiro, dans les tâches du quotidien… Une réunion, un jour, il y a longtemps, organisée auprès de ces gosses du quartier afin de trouver de l’aide, pour porter à manger, pour nettoyer les pauvres masures, pour laver les abuelitas (Une image forte du premier reportage, en 91, qui frappa beaucoup le public)… A cette réunion ils vinrent nombreux, mais, lorsque qu’ils apprirent qu’il n’y avait aucun argent à gagner…tout le monde s’envola, ou presque. Et Albeiro appela les douze qui restèrent : « Les anges Gardiens ».
Tout au long de ces années, le jeune garçon a renforcé le groupe des petits Anges, confortant de même ce concept d’action « Intergénérationnelle » dont on étudie la théorie dans les universités, mais que lui, gamin de sept ans du fond des quartiers de Colombie, mit en pratique « tout naturellement », tant étaient fortes sa vocation, son intelligence et son énergie.
Peu à peu, Albeiro structura son action au bénéfice de ces enfants qui provenaient, bien sûr, de familles extrêmement pauvres. Pour être « Ange Gardien », il fallait certes, venir passer du temps avec les Abuelitos, jouer avec eux, chanter, danser pour eux, les écouter, leur tenir la main… Il fallait également parcourir les quartiers, pour porter les repas et se charger de tenir propres les pauvres logis. Bref, une disponibilité et un sourire de tout instant, mais… quand l’école était finie! Car c’était là une des premières conditions pour être « Ange-gardien » : aller à l’école, et y bien travailler. En échange, Albeiro payait à chaque enfant, les frais scolaires (notamment les uniformes) ; une tenue par an pour travailler avec les abuelitos ; un repas par jour, et tous les soins nécessaires… Des réunions de régulation avaient lieu, où Albeiro se montrait intransigeant sur les résultats scolaires : Des absences répétées ou des mauvais résultats pouvaient valoir au fautif deux mois d’exclusion du groupe…
Conscients de leur chance, la plupart des enfants eurent un comportement remarquable… mais Albeiro connut également des échecs dont il fut le premier à souffrir.
C’est ainsi que, dès son tout jeune âge, Albeiro pensait « à l’avenir de la Colombie. Et cet avenir là commençait par… l’Education.
1997 : LA DOULEUR ET L’ESPOIR…
Cependant, le temps passant, les besoins augmentèrent, les frais également. « Partagée » entre deux sites où près de cent-soixante personnes étaient chaque jour nourries, rassérénées, parfois baignées et soignées par Albeiro lui-même, la gestion des deux centres de vie, très éloignés l’un de l’autre, géographiquement, se fit de plus en plus lourde.
De plus, le quartier Transicion, où la « Casa de los Recuerdos » était ouverte, tous les jours, vit monter l’insécurité. De nouveaux arrivants – que l’on appelle « Despazados », familles entières, déplacées des campagnes vers les villes, à cause de la guerre et la misère – venus « se plaquer », à la sauvette, sur les pentes désolées du barrio, ne connaissaient ni Albeiro, ni son œuvre. De ce fait « On ne respectait plus! » Un paradoxe, lorsque l’on sait que, ayant vérifié le bien que faisait à tous le jeune garçon, la guerrilla elle-même, très présente en ses lieux, avait fait passer le mot afin qu’on le laissât tranquille.
Hélas, la misère et la faim, autant que le vice et la malhonnêteté, poussent aux pires violences : On cambriola le Casa de los Recuerdos ; on brisa des vitres… tandis que « le Destin » voulut qu’un petit ange-gardien reçut une balle perdue, lors d’une bagarre entre gangs ; et qu’un abuelito fût aussi blessé… Les petits anges-gardiens se mirent en danger, en montant les repas auprès des paralytiques, dans les coins les plus reculés des quatiers … Les armes proliféraient ; de même, les « regards mauvais »… Dans Ciudad Norte, pour une raison ou une autre, il y avait un mort par jour.
C’est dans ce contexte « socio économique », la mort dans l’âme, qu’Albeiro décida qu’il fallait « partir », déménager, « trouver autre chose » et… abandonner ce qui avait été construit, à dure peine, avec grande partie de « l’argent des autres »… Ce fut un moment terrible, pour lui. Et de même pour ses amis du « Coin de Colombie », lorsqu’il leur annonça telle décision. Certains le comprirent ; d’autres songèrent…à un caprice.
Mais à l’habitude, Albeiro « vit le problème… réfléchit un moment… puis passa à l’action ! » Et une fois encore, le Destin vint à son secours… C’est ainsi, qu’après toute une année de « torture morale », naquit le second « Coin de France », devenu aujourd’hui « la Fundacion ».
1998 : AIDE TOI… ET LE CIEL T’AIDERA !
Fin 1997, il arriva un de ces miracles que ne peuvent vivre que ceux qui ont la conviction, ceux que rien ne peut arrêter dans la mission qu’ils se sont fixée. Albeiro est de ceux-là…
A quelques centaines de mètres de la Casa de los Recuerdos, mais en limite du quartier et, bien protégée par des bâtiments publics voisins, qui sont gardés jour et nuit, « une finca »… une propriété, ample, pleine de verdure et de fraîcheur. Elle est vide, fermée, parce que son riche propriétaire ne peut y vivre, à cause des menaces de la guerrilla.
Cet homme est âgé, et quand Albeiro va le voir, il comprend bien son œuvre et son projet. Dans un premier temps, il demande une forte somme, à tous égards impossible à envisager. D’ailleurs, en France, on confirme bien que jamais on ne pourra aider à tel financement, après les efforts déjà consentis par tous.
A force de négocier, d’expliquer son projet, Albeiro finit par obtenir « moitié prix »… et il signa l’achat de la finca (propriété). Ce fut pour lui une terrible période de doute autant que d’espoir. Il « voyait » ce qu’il pouvait construire, pour ses petits vieux… mais en aucun cas comment il ferait le premier versement. Pourtant, c’est lui qui rassurait ses amis de France, inquiets d’une telle impasse. « Je crois… J’espère – disait il – Je dois revoir le propriétaire… »
Et le miracle survint : peu à peu, le charisme, la conviction d’Albeiro et la réalité de l’oeuvre accomplie ont ému le vieil homme. Et un matin, alors que le jeune « directeur » se préparait à le contacter pour lui dire que, malgré toutes ses envies, « il devait renoncer ! », ce fut lui, riche et âgé, qui l’appela et lui dit, très ému, qu’il lui cédait sa propriété… mais qu’il lui demandait en échange « Coin de France » actuel, où il pensait installer un foyer pour « los gamines de las calles », les gosses des rues.
C’est ainsi qu’est né, au Printemps 98, le deuxième et nouveau « Coin de France », la finca « El Rincon de Francia II », devenue depuis « La Fundacion ». Jamais le dicton « Aide toi et le ciel t’aidera ! » ne fut autant vérifié.
1999 : LA FINCA « UN RINCON DE FRANCIA »
Albeiro, bien sûr, redoubla d’énergie et parvint à obtenir une subvention officielle, qui lui permit de « remodeler » la propriété, en fonction des activités à y développer. Cette subvention ne tombait pas du ciel. En fait, elle était la reconnaissance d’une mission qu’Albeiro avait pris en charge, deux ans durant : Lui qui n’avait rien, ou presque, pour ses petits vieux, avait été chargé de gérer entièrement une somme importante allouée par l’Etat Colombien, pour l’achat et la distribution de matériel et denrées « de premier secours » à 3000 familles pauvres de Bucaramanga… Albeiro y avait mis autant d’énergie, d’initiative et de rigueur que d’habitude. Puis, à partir de Janvier 1999, la formidable somme, récoltée par l’association Française, suite au passage à l’émission « Des Racines et des Ailes » (voir rubrique « Notre action »), aida grandement à ce projet.
Peu à peu, la grande ferme devint un vrai « Centre de vie » pour personnes âgées. Les Abuelitos y viendraient le jour, et regagneraient leur « ranchitos », le soir. Mais il y aurait aussi place pour trente d’entre eux, malades ou dépourvus de tout.
Selon les objectifs d’Albeiro, des architectes amis établirent plans, les bâtiments furent reconstruits, réhabilités. Dans la bâtisse principale, on installa une grande salle, axe central de toutes les activités en commun (immense salle à manger, chaque jour ; salle de réunion ; salle de réception, de bal ou de spectacle ; « église », pour la messe du dimanche). Dans les dépendances, des dortoirs spacieux, des cuisines (« aux normes ! »), des ateliers… le tout relié par des galeries ombragées. Tout autour, la verdure, la paix, la sécurité. Beaucoup d’espace, d’abord pour circuler, mais aussi… pour imaginer !
La Finca, ce nouveau « Coin de France », devenu « la Fundacion » est aujourd’hui un havre de paix et de douceur de vivre, qui accueille près de 160 personnes, chaque jour. A sa tête, « un enfant devenu homme » et une petite équipe de employés qu’appuie le groupe des petits Angeles Custodios. La propreté et la sécurité règnent sur cette petite « République d’Amour », ouverte à tous. En effet, Albeiro invite le public à visiter le centre, en particulier le dimanche, à l’occasion de la messe. Double objectif : permettre, encore une fois, aux abuelitos d’être entourés et valorisés ; puis, démontrer à tous, « qu’avec très peu », on peut faire de grandes choses. Et, afin de bien conforter cette idée, dans les esprits de « La Colombie de demain… », Albeiro multiplie les rencontres et les actions « inter générations », avec la jeunesse de Bucaramanga : Des gamins du quartier, aux enfants des collèges, et aux jeunes des universités.
Cependant, ce n’est là que « la première partie » du projet d’Albeiro Vargas. En 2008, un nouvel espoir pour « Los Abuelitos del Mundo entero », un nouveau défi…
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LA THERAPIE OCCUPATIONNELLE
Mais, à l’habitude, Albeiro pense aux activités qui valorisent l’Ancien, lui donnant espoir au lendemain, et… aident au fonctionnement de la structure. Certes, il reçoit l’appuie financier de la France, mais, pour combien de temps encore ? Certes, l’Etat Colombien lui alloue quelque subvention, comme à d’autres foyers dits « de charité »… mais tellement insuffisantes, vu les terribles situations rencontrées.
Donc, on fait l’état des lieux…L’imagination, l’intelligence et l’énergie feront le reste. Comme un vrai chef d’entreprise, Albeiro crée, calcule, prévoit, et agit. Mais la préoccupation est toujours la même : « Valoriser l’ancien ! Le rendre heureux en lui faisant entendre qu’il fait toujours partie de la Société, et qu’il lui est utile ! » Et cela marche !!
La propriété comporte des dépendances où l’on pourra faire de l’élevage ; et une grande surface libre où l’on fera de l’agriculture vivrière. Les petits vieux viennent tous d’un milieu agricole. Ils ont tous travaillé la terre. Ils seront donc heureux de revenir à leurs premières activités, bien sûr à leur rythme et selon leur volonté. De plus, ils pourront « enseigner la terre » aux petits anges gardiens, ce qui resserrera encore ces liens « inter générations ».
On fera de l’élevage de poulets, de lapins, et de cochons. Il y a bien une installation pour faire de la pisciculture. On verra plus tard. Le jardin fournira une grande partie de la nourriture, que l’on complétera par les marchés du samedi, et l’achat du reste. « On pourra vendre une partie des produits de la Finca. Certes, cela ne rapportera pas beaucoup, aussi, il faudra trouver d’autres activités… »
C’est ainsi que son nés les « Ateliers occupationnels ». Là également, l’imagination et « la force » feront merveille… Mais de même, on veillera à « la Dignité et… le respect du travail ». Aussi, aux côtés de mille activités, Albeiro va-t-il créer « La petite République indépendante » de la Fundacion Albeiro Vargas y Angeles custodios.
2006 : « L’ECOLE DES ANGES-GARDIENS »
Dans la droite ligne de ce qu’il avait mis en place, entre 1992 et 1998, Albeiro Vargas « renforça » son travail intergénérationnel, créant une véritable « Ecole des Anges-gardiens ».
Dans les premiers mois de la nouvelle structure, la finca « Rincon de Francia II », alors qu’il avait des tonnes de travail à faire, d’idées à mettre en place, de projets à mener pour le bien-être immédiat de ses abuelitos, Albeiro monta une véritable « Académie » de l’intergénérationnel. Et cet objectif ne cessa de se structurer. Ce ne fut plus un groupe de quelques gamins, parfois maladroitement mais pleins d’admirable bonne volonté, mais une petite armée, divisée en « sections », dont les uniformes et les grades se différenciaient et allaient progressant, selon le niveau des études, selon le degré des apprentissages et des comportements, tant sur le plan « humain » que « semi professionnel ».
Cette « Ecole est aujourd’hui « renforcée » et ses préceptes « validés ». L’objectif d’Albeiro est double : Faire qu’un maximum d’enfants apporte une aide concrète aux Abuelitos, que ce soit à la Fundacion, dans leur famille ou… dans la rue. Et surtout, que ces futurs adultes, fondant famille très tôt, n’en arrivent pas à « maltraiter », même inconsciemment ; ou « rejeter » leurs propres parents, comme on l’a vu, en ces quartiers et ailleurs, avant que n’apparaisse « le petit ange de Ciudad Norte ».
Aujourd’hui, près de soixante jeunes de tous âges suivent des cours d’animation, de psychologie, de nutrition, de premiers secours, recevant en fin de chaque cycle un véritable « diplôme », lors d’une grande cérémonie qui donne lieu, bien sûr… à une grande fête, ensemble.
En apportant « savoir et pouvoir faire », Albeiro participe à « la Colombie de demain », digne, saine et honnête… même si l’on sait bien que la pauvreté sera la dernière à rendre les armes.
2008 : ET PENDANT TOUT CE TEMPS… LES ETUDES !
« Quand je serai grand, je serai prêtre ou avocat, pour défendre les pauvres ! » C’est « le petit ange de Colombie », qui s’exprimait ainsi, à Noël 1991, au micro de Patrick Sabatier, lors d’un voyage éclair à Paris, plus destiné à faire « l’audimat » d’une émission populaire, qu’à vraiment aider le petit Colombien… sur la durée.
Pris dans le tourbillon de ses activités, ses projets prenant forme à mesure que montaient les murs de ses centres de vie, Albeiro débuta des études de Droit mais dut les abandonner, pour se porter sur sa vocation de toujours : le Troisième Âge. C’est ainsi qu’il suivit un cycle universitaire de Gérontologie, sur deux ans, dispensé à la fois en Faculté de Bucaramanga, mais également à Bogota où il devait se rendre pour des cours et des contrôles, qui avaient lieu… un dimanche par mois. Ce qui a valu au jeune étudiant de faire d’incroyables efforts, dont sa santé a souffert.
L’étudiant Albeiro Vargas, « en plus » de ses études, avait en responsabilité la vie cent quatre-vingt personnes… Mais au final, chaque effort ayant sa récompense, Albeiro Vargas a recevait son diplôme universitaire de Gérontologie, à Bogota, le 22 Février2008. A cette différence près d’avec les autres diplômés, qu’Albeiro avait déjà plus de vingt ans d’expérience professionnelle, sur le terrain… Et quelle expérience !
Ce 22 Février 2008, la dernière « barrière » au projet commun était levée : Dorénavant, Albeiro Vargas a « la vocation totale », reposant sur une magnifique expérience, et un diplôme professionnel. A l’image de ce qu’il a bâti, au fil des ans, à Bucaramanga, il serait parfaitement capable de mener à bien un programme national d’aide aux « Abuelitos de la Calle », sur tout le territoire de la Colombie.
Par quel moyen peut on convaincre « les décideurs » de faire confiance à notre ami ?
Combien de temps cela va-t-il prendre ?
Et comment peut il « tenir » en attendant ?
– C’est tout « le challenge » de notre action…
2008/2009 – « RUITOQUE » – LA MAISON MODELE !
Au fil des années, Albeiro Vargas voyait se concrétiser ses rêves : Ses Abuelitos étaient de plus en plus sereins, mieux soignés, bien nourris, complètement intégrés dans le fonctionnement et « l’Esprit » de la Fundacion. De leur côté, les petits « anges gardiens », de plus en plus nombreux à s’inscrire à la véritable « Ecole d’Amour » qu’il avait créée, prospéraient en sagesse et savoir.
Cependant, et malgré d’authentiques prouesses pour trouver des fonds, Albeiro rencontrait toujours les mêmes difficultés : Pas de statut officiel, même si la Fondation était reconnue par tous. Pas d’aide ni de subvention « fixes », sur lesquelles il pouvait asseoir un réel budget de fonctionnement. Il fallait trouver des fonds « ailleurs », d’une autre façon…
Et là, au lieu de se replier sur lui-même, voire de renoncer, comme beaucoup l’auraient fait depuis des années, Albeiro Vargas alla de l’avant. « Querer es poder !! » Vouloir, c’est pouvoir !! : Depuis plusieurs mois déjà il peaufinait son projet, se basant sur les demandes que certaines familles lui faisaient. Des familles relativement « aisées », mais qui avaient des difficultés à bien s’occuper de leurs Anciens. Au vu de ce qu’elles constataient à la Fundacion, ces familles priaient Albeiro de les aider…
Et c’est ainsi que naquit le projet « Ruitoque » : Une véritable maison de retraite « modèle », avec toutes les commodités, tous les services et les « trouvailles » qui rendent la vie agréable, destinée à un petit groupe de personnes âgées dont les familles pourraient payer une petite mensualité. Ainsi, la nouvelle structure « s’auto-financerait », et le reliquat obtenu viendrait renforcer le fonctionnement de la Fundacion, où tout était entièrement pris en charge.
Grâce à la participation active d’une fondation Suisse, Albeiro obtint des fonds pour la nouvelle construction, celle-ci étant terminée en 2010. Il fallut alors la meubler, et là encore, « le talent » d’Albeiro firent merveille. Pendant ce temps, une équipe travaillait durement, afin de mettre en place, à moindre coût, le meilleur accueil, les meilleures activités aux futurs pensionnaires qui déjà s’inscrivaient…
Aujourd’hui, Ruitoque Casa Mayor, maison de retraite modèle, est l’authentique « vitrine » de ce qui peut se faire, au profit des personnes du Troisième Âge, en quelque partie du monde…
Le rêve d’un enfant de six ans est en train de se réaliser… il faut dorénavant le fortifier, le faire croître et se multiplier!
A suivre!
LE MESSAGE D’ALBEIRO VARGAS, EN COLOMBIE ET… DE PAR LE MONDE.